Thank you all for your participation. It was a pleasure answering to your questions. Cheers :)

Bonjour Thomas, merci pour votre question.

Je suis les quatre à la fois, et bien plus encore :)

Bonjour Constance, merci pour votre question.
Un grand nombre !
Du ciel d'azur au ciel noir et lourd de tempête qui me poursuit ; des fumerolles de brume montagnarde au raz des lacs, aux lunes voilées qui tremblent ; du soleil de minuit aux aurores boréales, aux étoiles filantes et aux nuits sans lune, en passant par les nuits blanches et les multiples arcs-en-ciel. Mais je crois qu'un coucher de soleil, et un lever de soleil, entrecoupés d'une voûte étoilée sans nuage , restent quelque chose de magique, que les années sur la route n'entameront jamais.

Not really, because I travel sufficiently slow enough to adapt to the sun clock. Just as with the altitude. Only thing I see is that I try to adapt the time when I share news on the internet: though there are people from everywhere and I could consider posting for Australians for example, I stayed devoted to the French/European time. An old habit.

No, I always end up feeling I have done things too fast. Even when you travel by bicycle, or push bike, the matter of time weights heavily on the journey. It’s a bit of a paradox, but there can be a kind of urge feeling to go on, to keep rolling, even when one travels in « slow motion ». And at the end, there is regrets, it seems one never takes enough time, never goes slowly enough.
And this is multiplied when one gets to countries which require visas and offer only a limited time on their soil. I’m not satisfied with the « time » dimension of my travels nowadays. It’s part of the quest, but I feel I was better at it when I was in Norway for example, when I had achieved to reach a more balanced relationship to time and movement.

Not at all. I can not recall of such examples in my family nor friends.
So yes, it was a late discovery in life, and I built up my references at the same time as I was experimenting it!

Bonjour Jean, merci pour la question !
Pour les visas difficiles, comme celui de la Chine qu’un étranger ne peut plus, ces temps-ci, obtenir en Asie Centrale, j’ai renvoyé mon passeport en France et je fais cela à distance.

Parfois des outils adéquats, pour faire face à certaines conditions. Mais ce n’est pas vraiment un manque, plutôt l’occasion de nourrir la réflexion sur la technique et le rapport au monde dans certaines circonstances et à une certaine époque.

Il me manque ces temps-ci de ne pouvoir circuler tout à fait librement, limitée que je suis par la durée des visas. Pour ma part, c’est très contraignant mentalement, et entrave le développement d’un véritable « style de vie » qui aille plus avant dans la recherche éthique. Comme par ailleurs j’évite l’avion, il s’en suit pas mal de contraintes temporelles et d’itinéraire.

Pour le moment, je considère que la série d’articles présents sur mon site, et les publications en mots et en images de ma page Facebook sont le récit du voyage, dans cette forme hybride qu’offrent les outils d’une voyageuse des temps modernes - forme qui ne reste pas sans examen. Difficile de vous dire, une fois cette vie-là terminée, ce qu’il adviendra de ces textes, et si j’écrirai un livre ou pas. J’y pense souvent, mais nous verrons.
Il n’y aura de « film » sur l’ensemble de l’aventure, je diffuse parfois tout au plus de petites videos qui donnent un aperçu des péripéties du moment.

Bonjour Virgile !

Oui beaucoup, et en retour, mes lectures influencent souvent grandement le voyage. Comme il me semble que tu pratiques aussi le voyage à vélo, et toi qui portes un nom qui en dit long sur tes affinités possibles avec l’écriture, je devine que tu partages ce savoir que l’on voyage dans les pas des autres voyageurs, et que l’on écrit entre les lignes des autres conteurs. L’histoire du voyage c’est aussi l’histoire des récits de voyage, de ceux qui contribuent à nous diriger vers telle piste ou telle autre…

It’s a nice idea, that I examine regularly.
I wish I had time to produce things like that, but I believe, at least when I’m in countries where I have limited time to wander around (and will be more and more monitored), I will focus on kicking, taking pictures and writing…
Nowadays (waiting for the visas) I’m developing my crafting and sewing skill, as the environment proposes different kind of fabrics and traditions. Maybe there will be an opportunity for hand-made goodies available one day!

C’est aujourd’hui !

Oui ça l’est ! Après plusieurs nuits entre -20 et -30, un -10°c paraissait correct, et un 0°, la belle vie !

Bonjour Greg, merci pour la question.

C’est un de mes sujets de réflexion récurrent sur la route, probablement partagé par un bon nombre de personnes qui choisissent de voyager par leurs propres moyens: qu’est-ce que le voyage dans le monde contemporain ? Et il donne du fil à retordre au voyageur moderne, en effet.

Les raisons profondes qui poussent tout un chacun sur la route ont sans doute peu changé en plusieurs siècles. En revanche, l’expérience qu’il est à présent donnée de vivre dans un monde totalement intégré, où la dimension spatio-temporelle s’est considérablement réduite, avec le développement de techniques mondialement partagées, est sans doute de moins en moins en accord avec ce que le voyageur qui a l’âme de l’explorateur (tout le monde ne voyage pas de la même façon) est en droit d’espérer.

C’est alors une autre expérience du voyage, et un choix qui lui sont donnés à faire : s’agit-il de s’accrocher à une vision de l’aventure qui est peut-être perdue à jamais (avec sa dimension fantasmée de « paradis perdu », fantasmes qui nourrissent tout voyage) ; s’agit-il développer une recherche individuelle pour trouver des moyens permettant un « autre voyage » dans le voyage déjà initialement « autre » (alternatif) ; s’agit-il d’ignorer délibérément les causes du trouble initial de notre voyageur à présent bien informé du monde et d’avancer les yeux fermés ; peut-être est-ce une alternance de tout ceci. Ou peut-être est-ce au voyageur de recréer le voyage et non au monde de lui imposer, comme le marcheur recrée le chemin qu’il foule, et le philosophe, le concept, chaque fois qu’il refait une histoire de la philosophie… Il faut alors à la fois être inventif, téméraire, libre, observateur, respectueux, chercheur, humble, toujours en quête.

A la reflexion, je me demande quel était le sens de votre question: peut-être me demandiez-vous si le terme voyage peut se rapporter à mon aventure, en tant qu’elle est devenue une vie sur la route, tout simplement ?

Bonjour Gauthier, merci pour la question.

Oui, les locaux chez qui j’ai frappé, qui n’affichaient pas de pancarte « guesthouse » ou  « homestay » m’ont toujours accueillie gratuitement. Il m’est même arrivé qu’une Gastinitsa ne me fasse pas payer, en plein hiver, alors qu’il n’y a plus aucun touriste sur cette route, je crois que l’hôte s’est senti obligé d’écouter la règle de l’hospitalité si prégnante dans ces régions.

C’est un sujet en apparence anodin qui recèle pourtant des problématiques stimulantes. Un certain nombre de petits villages vivent de la relative notoriété de cette Pamir Highway, et, dans les conditions de vie de subsistance qui sont celles du haut-plateau tajik, il s’est développé une dépendance aux revenus du tourisme (qui reste confidentiel par rapport à certains endroits du globe). Personnellement, je suis extrêmement méfiante de l’organisation structurelle du tourisme, même et surtout lorsque celui-ci est libellé éco-tourisme, par des organismes pas toujours locaux (revendiquant travailler main dans la main avec les locaux). Le capitalisme vert n’est jamais loin, de même que l’ingérence chez autrui, et la fiction bien commode selon laquelle de pauvres gens dans le besoin seraient demandeurs de l’aide de civilisés éclairés sur leurs intérêts, venant d’un pays éloigné, généralement post-industriel (vous aurez reconnu une forme de récit néo-colonial).
Je trouve que cela détruit ce qu’il est pourtant possible d’expérimenter entre un voyageur et un hôte indigène, lorsqu’ils se rencontrent hors du cadre imposé des structures touristiques. Un échange hors de la logique marchande, où ce sont des biens symboliques (le récit du voyageur et l’exotisme qu’il apporte à ses hôtes, une forme d’ouverture sur le monde), ou vitaux (la soupe et le pain offerts, le gîte pour le voyageur, ainsi qu’également l’exotisme de ses hôtes et de leurs coutumes) qui s’offrent en don et contre-don.

It was already something all people were doing, so I was the copycat!
But I also found my own way of dancing or staying suspended in the moment, of showing a certain kind of relationship to the place I was in. I liked exploring that and playing with the history of body/landscape representations, in painting, movies, etc. Maybe I’ll do it again when it’s warmer...

Hmm, probably in summer, 4-5 bananas and same amount of oranges.
Ha no, I remember. It was in Iran, in the desert. A truck driver gave me some water after I’d ask him. And then he gave me a bag full of delicious juicy peaches! It’s hard to imagine the sensation, but being given such an amount of fresh juicy fruits was really like looting the graal. Well, that day at the bivouac, a special camp under 50°C with no shadow in sight (I had leaned my footbike in a very dry bed of a minuscule stream so that I could get shadow from my clothes hanged up there), an orgy went on. I probably ate the 10-15 peaches in the hour!

I was stocking up the battery of my camera and music player near to my body, in a small pouch. The laptop I did not use outside in these conditions. Nowadays I rarely do: I wait for an opportunity to grasp wifi in a town, edit my pictures and write text, in order to give news when I can.
An annoying thing is, when one enters a rather warm room just after a freezing environment, condensation appears on the lense of the camera. So my portraits of people in home who welcomed me for chai are always strangely foggy… Anyway, those moments where really a bit surreal.

Bonjour Michel, merci pour les questions !
Oui, très satisfaite. Non, je n’ai jamais été intéressée par une dynamo de moyeu, d’une part car cela pèse relativement lourd, que l’on roule moins vite à trottinette qu’à vélo, et que cela rend dépendant du pédalage pour récupérer de l’énergie, alors qu’avec le panneau je peux récolter même à l’arrêt !

Hello Niels,

thank you for your question.
Yes, the term « activism » is popular nowadays. For me, it’s a shift in vocabulary on a notion which, as a westerner still prone to the Occident-is-Greece trope, I date back to the Classical Greece, that of Aristotle and his conceptions of praxis and ethics. Because, in this view, praxis (actions, which it the root of « activism ») is the core of ethics (how to act well), and ethics is linked by nature to politics and the common good, it still seems relevant to me that my praxis shall have a political, that is to say public, impact.
By being individually committed in a quest for « the good life » in my daily way of life, through an array of actions that I estimate as more or less appropriate for that task, I am also acting in public spaces where notions of community/individual, local/global, public/private meet. I do not expect for an impact that I could foretell for each person, but to open space for a diversity of other individual actions towards emancipation, a diversity which I think tend to be diminished in a global system of capital and production. As to the content of those diverse actions, they belong to the agent of those actions, and the more the better, in my opinion.
I hope this answers a bit to the question !

Bonjour Marc (ou compagne?), merci pour votre question !

Je pense que ma réponse à la question de Martine sur mon véritable moteur dans cette aventure répond un peu à la première partie de votre interrogation.

Et pour compléter, sur la notion de facilité, je pense que ce n’est pas le but, ni le moyen, dans le cadre des raisons qui m’ont poussée à changer de vie.
Je ne pense pas qu’il soit facile de vivre autrement, aujourd’hui. Il y a facilité là où l’on cède mollement en sautant dans un avion, en passant un coup de fil, en envoyant un texto, en regardant la télé, en achetant au supermarché, toutes choses qui éloignent tout de même beaucoup d’une expérience autrement possible des mondes, moins médiatisée et plus humainement riche. La difficulté ne me parait donc pas à éviter, et me semble-t-il, c’est même de la difficulté que nait ma réflexion sur la mesure et la justesse technique. Et puis, l’on s’habitue à cette difficulté, et un jour on réalise l’ampleur du renversement des valeurs qui a lieu dans le monde en cours… Ce qui paraissait difficile devient un jour naturel, et les choses autrefois faciles ne cachent plus la tristesse de l’exploitation qu’elle soutiennent.

Là où je vous rejoins, c’est qu’il faut être vigilant sur la démesure dans le défi. J’en ai récemment fait l’expérience !

Not really in fact. I just gathered them along the way. And like many other things I gather on the road (from a German cane found on Turkish tarmac, to wooden bracelets, to knives), they eventually are lost, or given back to the Road. I recently gave the ladybug to a young boy after the family had offered me tea and bread, he seemed happy.

Thank you !
Yes I believe there is. I am a musician since my young age, and have nearly never quit practicing music in different forms. As well as listening to music, with no boundaries in genre and time.

A funny thing is, during the tour of Europe, I never listened to music ! It was a whole year without a single track in my ears. I was just pleased and motivated enough with the sounds of the world. Whereas, since I’m kicking towards the East, I constantly listen to music. In many aspects, it is another journey.

Hello Mary Lou, thank you for your question.
The journey is far from being finished, I’m just waiting for visas in Kyrgyzstan !
But there will indeed be a day when I settle down, and then it won’t seem like ordinary life, it will seem like the life I want to live taking stock of all the lessons I’ve gathered from the journey. I will very surely live differently then, than the way I was living previously, before the road.

Bonjour Pauline, merci à vous !
Oui, jusqu’à présent toujours. Et lorsque qu’il commençait à m’en manquer, il est toujours venu des rencontres, des gens pour m’aider, eau ou nourriture. J’en transporte une bonne quantité, ma configuration me permettant d’avoir des réserves, mais comme vous l’évoquez, il y a quand même des périodes plus problématiques (grands froids où eau et nourriture gèlent, canicule où l’on consomme plusieurs litres d’eau à la demi-journée, etc). Dans ces moments là, il faut accepter qu’on sera en mode « extrême » (pain, dattes et fromage congelé, neige fondue par exemple), et estimer combien de temps l’on peut tenir avec un apport d’énergie limité et si cet apport est réellement suffisant pour ce qui nous attend.
Non, curieusement je ne fais pas de rêves de nourriture ! Par contre, c’est un vrai plaisir lorsque je m’arrête à l’abri dans une ville et que j’ai de quoi cuisiner correctement…

Bonjour Mamyvonne,

Bien sûr, et plus je roule, plus je me vois précisément dans une vie sans rouler, car plus j’avance, mieux je sais comment je voudrais vivre le jour où je déciderai de m’arrêter. C’est un dialogue entre la vie sur la route et la vie sédentaire projetée, parfois j’y songe en élaborant des chantiers, et j’en tire aussi quelque énergie propulsive !

Hi J, thank you for the question.

Vast questions… I’d say the first year was the « cheesy movie », kicking in Europe as a European was rather an all shiny and positive travel. It was hard physically, and fights had to be led, but my mental was always just as strong as my legs, butt and arms when I reached Nordkapp. I gained experience in mostly friendly and diverse environments, in mild conditions and in modern, industrial and overall wealthy territories, where it is nevertheless still possible to find some areas of wilderness, at least preserved areas of green, and not too much people if you wander northernly enough.

Going global is a different matter. I’d say it’s more about what the nature of the travel can be nowadays, for a contemporary adventurer, and how one decides to act and lead a journey in the midst of a global integrated system that shapes and levels ways of life in the most retired places on Earth. Places and people which used to shelter cultures that were idiosyncratically growing in a singular relationship to their close surroundings. Second year is thus the « realistic » movie - not that the other one was dreamy or idealistic, it was as much about ethics that it is today.
On top of that aspect of the investigation, as a woman travelling alone, it is also about getting empirically acquainted with the fact that the extent of patriarchy, or say domination, is universal. It is a thing to be a convinced feminist developing ideas and views on the worlds by reading books, it is another to get to put all that in perspective by experiencing other direct forms of domination in other countries. What I am saying, to not be misunderstood, is that the more you travel as a woman alone, the more you have to face the crude reality that the issue is worldwide, and not be fooled by the idea that western countries are more exempt of domination. You learn and can not escape that fact, because travel is a teacher who speaks in dialectics: it’s always about learning and seing more accurately about your own origins, country and yourself in the mirror of other’s habitus. There is no denial possible anymore, but one has, as always, the choice of one’s proper ethical responses.

Both years have been about ethics, as I said, and getting emancipated from capitalism and the false needs bestowed by its mechanics: but the second year is realizing that capitalism and patriarchy also come hand to hand in our present world, and being compelled to emancipate and fight both of them, with an ever-growing clear awareness of how fundamental in the search of a good life the issue is. Living well for humanity (meaning a fair access for each and everyone to the same possibilities of acting towards the good life), nowadays and for the times to come, will fairly depend on how much we are able to develop more mature relationships exempt of domination/exploitation between all individuals. And also between human beings and other living beings, between people and things/environment. This will sound moral to some people, but that’s an empirical lesson from the road. The diversity of life and felicity wither under the uniformity of the power of a single type of actors over all others.

Then there is of course on a lighter note, but not less demanding, exploration of the Earth, its terrains, its people and their history, and the tales of encounters and adventures. That, I believe, is what I share with the pictures and regular news, and what people who are not living in the same manner, call « the dream ».

For the gear part, I believe I answer a bit on the « gear » page of my website, where I begin to develop some reflexions : http://www.wot.latrottineuse.com/en/gear-outdoor... and on question from Christophe about bivouac, but it’s in French!

Bonjour Martine, merci pour ces mots.
Je tente de répondre à votre question.

Je ne me reconnais pas dans l’image d’une personne partant découvrir les beautés du monde : s’il y a bien des moments intensément esthétiques (liés aux sensations), c’est pour moi dans le cadre plus global d’une re-conciliation avec un plus large spectre de dispositions humaines. Peut-être peut-on dire que je prends une revanche sur la vie si l’on considère que la vie, telle qu’elle est conditionnée (et médiatisée) aujourd’hui, nous réduit à être des machines unidimensionnelles. Le moteur, c’est donc encore et toujours la recherche réaliste et empirique de la vie bonne.

Je lis parfois des incitations à « sortir de sa zone de confort » comme façon de se libérer d’un état de fait et d’agir différemment (souvent dans un but managerial/marketing malheureusement, afin de récolter les fruits de producteurs salariés alors persuadés d’être devenus des « créatifs », ou d’avoir renoué avec leur véritable self, mais cela est valable dans toutes les sphères humaines, on pourrait digresser longuement sur les injonctions en général des maîtres-médias, en matière d’alimentation, de santé, de sexualité, de mode, de bonheur, etc ). Pour moi c’est l’inverse, ma zone de confort, c’est l’aventure, je n’ai jamais été « confortable » dans la société occidentale actuelle. Quand on pense avoir fait la difficile expérience des zones d’inconfort notoires de cette civilisation, certaines conditions géographiques extrêmes du monde ne paraissent pas si ardues à surmonter.

Bonjour Dominique !

Oui, si j’obtiens les visas nécessaires, que je suis toujours sur la route d’ici là, j’ai toujours l’intention d’explorer ces territoires retirés de Sibérie. Je suis même de plus en plus attirée par les mondes hyperboréens, que j’ai commencé de goûter en arctique scandinave, et qui continuent d’offrir des espaces pas trop peuplés, parfois extrêmes, où l’homme peut encore envisager sa mesure. Pour l’origine de mon vouloir, c’est difficile de vous répondre. Je suis déterminée à la vie bonne, et j’essaie donc de trouver les moyens d’un agir juste.

Merci pour la référence du Centaure, je ne connaissais pas, je vais essayer de trouver une édition numérique !

Yes, it has changed my perspective a lot. I’d say the choice to travel human-powered more generally. Perception of time and space is totally different. I like to say that when one drives a car, or is in a plane, it is the landscape just as a movie on a screen that moves around him/her, whereas when one moves thank to human power, it is he/she who moves in the landscape. It’s a totally different experience of relative passiveness versus holistic activity. There is a complex interaction between the actively perceptive human and his surroundings. It’s about letting your movement build you, and it’s about co-building the world as you meet it and it builds you.
Beware though, the good effects of human-powered travel fade fast! Just a few days at stop in a town, and feet and brain grow lazy, a kilometer seems again like a whole-day walk…

Bonjour Jean-Philippe,
merci pour votre question.
J’ai, entre autres, plusieurs épaisseurs de vêtement de la tête aux pieds, remplissant chacune des fonctions différentes, des mitaines de chassuer en peau et laine de mouton que j’ai achetées d’occasion au Kirghizistan et recousues selon mes besoins, un matelas gonflable crevé que je suis en train de remplacer par de la laine de feutre, un sac de couchage qui n’était pas à la hauteur des froids extreme récemment affrontés, un petit réchaud à gaz (je ne liste pas tout). Au moment de la traversée du Pamir, j’étais donc un peu « juste » niveau matériel ! Mais je voulais tenter, avec les astuces du bord et de la volonté. Depuis j’ai reçu un nouveau sac de couchage grand-froid, et je profite de l’attente des visas à Osh pour étudier mon équipement, envisager des changements, me fabriquer mes propres parades.

Ha ! Yes, it happens ! I sang a good bunch of silly melodies and lyrics in the Pamir, helped me keep a positive mind…

I’m currently waiting for the Chinese visa, as I had to send my passport back to France, and am also making a demand for a Pakistani visa, so it takes double time. Taklamakan is still on my mind, I do hope I can get those visa.

Bonjour Christophe, merci pour cette question.

Vaste sujet… D’abord permettez-moi d’évoquer le fait qu’il y a quand même une littérature accessible sur le web concernant les techniques de bivouac, et tout ce qui a trait à la vie en extérieur, de la rando au bushcraft!
Personnellement, quand on attaque la questions des techniques et du matériel, je finis toujours par conclure que seule l’expérience sur le terrain peut révéler à chacun ce qui lui convient le mieux, et que ce qui convient à un moment donné évolue avec l’accumulation de ces expériences, le changement d’environnement, et l’état d’esprit du moment. Mon conseil pratique est donc d’aller d’abord faire des « bonnes erreurs » de terrain, de sortir sans trop se poser de question. D’accumuler les nuits à la belle étoile. Etre à l’écoute de ce qui marche ou pas, mais pour soi-même. Bon, il y a quelques basiques que tout le monde partage, parce qu’au final nous partageons quand même une condition humaine à peu près similaire : comment ne pas finir dans une baignoire par temps de pluie (peu de personnes apprécie être trempé par temps froid), comment planter sa tente en fonction du vent (peu apprécie voir son abri vital être détruit ou s’envoler), etc. Mais, franchement, une fois que tout cela devient instinctif, il n’y a plus de règles, à part celle de comment l’on entend mener son voyage, son aventure, et de son endurance, ses capacités propres. C’est là, je trouve, que commence la vraie aventure.

Pour le matériel, c’est un peu pareil. D’abord je dirais qu’il n’y a pas de marchandise qui réponde à un ensemble de critères qui nous sont dictés, et dont on se persuade bien vite qu’il serait indispensable qu’il soient tous remplis. Pas de produit issu du système de production capitaliste j’entends, car ce n’est pas le but d’un tel système ( de faire un objet durable qui soit un objet d’usage à la mesure des véritables besoins humains). Il est difficile de résister à l’attrait des marchandises dans le domaine de l’outdoor, comme dans bien d’autres, avec les différents arguments de vente qui les emballent et l’effet du désir mimétique. Je passe moi-même du temps à « baver » devant les dernières productions de pointe dans le domaine de l’ultralight notamment. Mais, avec l’expérience acquise, et la vie sauvage, il est de plus en plus évident que ce qui répond le mieux à mes besoins, c’est l’outil qui naît d’une longue relation directe avec mon environnement, à un moment donné, que si possible je peux fabriquer, ou qu’on peut fabriquer pour moi dans le cadre d’un faire humain (pas d’une production industrielle). Pour ma part, plus j’accumule du temps de vie en extérieur, mieux je perçois ce qui est du domaine du gadget, ou de l’utile. Encore une fois, le terrain, l’écoute de soi (et l’honnêteté avec soi-même). Ensuite, à chacun de choisir sa conduite, du luddite à l’hyper-connecté, en passant par l’hybride, position que j’occupe actuellement, avec cependant une recherche de plus en plus prégnante de l’équipement « traditionnel » (il faudrait développer alors sur le concept de traditionnel, qui est aussi de l’ordre du story-telling, ou du fictif, en partie comme les arguments de vente associés à la marchandise…). J’aurai l’occasion d’en parler plus dans mes prochains articles !

J’espère ne pas avoir fait trop de hors-sujet… Je développe un peu sur mon site l'approche technique et matérielle, si cela vous intéresse : http://www.wot.latrottineuse.com/fr/materiel-exp...

Hmm, I remember a plate of shrimp pastas in Croatia, at the end of a long ascent, in a tiny food place on the border of the road, full of truck drivers. It was divine. And also a tajine of vegetables in Tangier, after I’d cross the Detroit of Gibraltar on a boat, which, at the time, seemed a huge achievement: I was in awe before the coast of north-Africa I had reached by foot from France.
Those were pretty fancy dishes for me, considering what and how I eat daily: I cook on my stove or eat cold. Most of the time, I just love eating the most basic things: the local warm and crusty bread I get from the tiniest rural oven, a soup served by people who have welcomed me in their home, fried eggs in a chaikhana after crossing the frozen Pamir are heaven to me. And tea, of course is my favorite beverage nowadays, along with coffee, cow-boy/turkish fashion on a good fire, by the side of the road.

Hi Brano, thanks for the question :)
I don’t have a helmet, so I never use it! It’s not that I think it’s not useful, I have no opinion on the topic wether helmets are really preventive or not (there are passionate repetitive public discussions about that).

Given that I’m living nearly 24/24, 7/7 on the road, having one would mean wearing a helmet all the time in my life, and it’s not my wish (I know you can put it off and on :p).

Bonjour Thomas,
Ce fut à la fois progressif et fulgurant !
Progressif parce que l’arrière-plan de recherche éthique et politique était là depuis de nombreuses années, mais il était en grande partie de l’ordre de la réflexion et du savoir abstrait, dans un cadre de vie somme toute banal, normalisé, qui au fond ne me convenait pas. Petit à petit, c’est en ré-examinant les bases de mon mode de vie, et en les changeant, que j’ai attaqué la question par un autre flanc, pratique et quotidien. Le jour où j’ai eu envie d’acheter un vélo pour me déplacer, c’est finalement un footbike que j’ai acquis.
Et là, ce fut fulgurant : dès que j’ai commencé à rouler, j’ai su ce que je devais faire. D’une certaine façon, j’ai même vu là où j’en suis aujourd’hui! Je n’avais plus qu’à y aller.
Merci pour la question !

Hi Warren, thanks for the question!
I use paper maps, best of tools. In Europe, I would rely heavily on free maps gathered in Tourist offices, but since Iran, it's safer to have roadmaps sent from Europe along the way, as they get more complicated to catch in remote areas, or if you don't pass a big city. Sometimes I do research in advance when I can access the internet, where, for example, I could find some pretty detailed Soviet maps of the Pamir, no surprise... Then just print them, and off I go.

Hi Steve, thank you for your question !
It was a bit special, and I lived not on much. I could not count on making fire, as the lands there are very arid. In summer, I guess one can burn animals dungs (as local do in their homes as well), but in winter, not a thing to burn in miles. So I had to get along the conditions with my gas stove, an MSR pocket rocket, a small thing. I could melt some snow as well. But essentially, I had a diet of frozen bread, dates and cheese, as well as frozen water and tepid coffee!

Hello Rich, thank you for your questions.

Not at all ! I’ve never felt the need to give them surnames… I’m very aware though of the lively interactions at stakes, and how the way I use them has effects on my own being. In that sense, I have developed a relationship of familiarity with my tools, which is probably the best an outdoor person or any human being could hope for in this domain, but not to the extent as to give them a name.
I guess it would work for me with living beings only, or perhaps a sword, or a gun!

Hi Gareth, thank you for your question.

I’m in Osh, Kyrgyzstan, waiting for 2 visas that I had to be made in France. It takes time, but it’s also the first time in a very long while that I can « settle » somewhere without feeling I’m already going away the following day. So, a different state of mind. And it gives me time to work on my setup and even craft some personal gear with what I find locally at the bazar.

Bonjour Nadine, merci de votre question.

C’est très variable : durant le tour d’Europe, en moyenne, je roulais entre 60 et 80 km par jour, autour de 14-15km/h. Les écarts - cela peut aller de 6km/h en ascension à 70km/h en descente, et l’endurance dépendent de l’état des routes ou des chemins, de l’inclinaison des pentes, de mon énergie physique et mentale du moment, de l’envie de continuer ou de faire une journée courte lorsqu’un très bon endroit de bivouac se présente !